NOsEX (1997)
Extrait format real audio
 Télécharger le lecteur realplayer : ici
 
01. On s'attache
02. L'essentiel
03. Les maux
04. Rose
05. Equateur
06. Week-end
 07. Nicolas
08. La lune
09. Le centre du monde 
10. Nouvelles
11. Entre nous
11. Solitudes collectives
  
  
  
  

1. On s'attache

on s'attache a des riens,
il faut que tu saches que j'y tiens,
pour une tache sur son sein,
elle se cache, et c'est bien,

je ne veux pas aller plus loin,
c'est pas écrit dans mes mains,

on s'attache jusqu'au cou,
le temps passe malgré nous,
elle se lasse quand je joue,
je m'efface, elle s'en fout,

je ne veux pas aller plus loin,
c'est pas écrit dans mes mains,
je ne veux pas aller plus loin,
c'est pas écrit dans nos mains,

elle s'arrache de mes mains,
pour une place dans un train,
elle voulait aller plus loin,
c'est pas écrit dans mes mains,
elle voulait aller plus loin,
si c'est écrit dans ses mains.

2. L'essentiel

choc opératoire
l'anesthésie n'est pas la bonne,
mes amis ne veulent rien savoir,
venant d'eux, ça m'étonne,

seul dans un couloir,
à toutes les portes,
je sonne,
je voudrais la revoir,
même si elle n'est là pour personne,

je n'ai pas eu le temps de lui dire l'essentiel,
trop de rumeurs, trop de bruits autour d'elle,
je n'ai pas eu le temps de finir l'essentiel,
je voudrais une dernière nuit auprès d'elle,

c'est pas très commode
de passer par les toits,
j'ai perdu le code
pour rentrer chez moi,

elle doit bien m'attendre,
c'est ici, croyez-moi,
vous ne voulez pas comprendre,
je vous en prie lâchez-moi.

3. Les maux

Il va falloir être fort ce soir,
le ciel est si noir,
c'est pas l'humeur qui change au gré des lunes, juste un léger désespoir,
j'aurais voulu deviner les maux qui nous préviennent des départs,
vous auriez dû me dire un peu plus tôt
qu'il serait bientôt trop tard,
j'aurais jamais dû sortir seul ce soir,
le ciel est si noir,
j'aurais jamais dû sortir seul ce soir,
j'ai peur de vous en vouloir,
rentrez chez vous...

Il y a comme de l'orage dans l'air,
un orage de chaleur,
les indiens sont sur les nerfs,
dans leurs yeux la lueur,
le sang est chaud,
le ciel pousse à boire,
sur les sentiers de la guerre,
prévenez vos proches et leurs enfants
, ce soir, restez loin des éclairs,
n'ouvrez à personne,
ne cherchez pas à savoir
d'où vient le tonnerre,
si tous les dieux que j'appelle voulaient voir
ce qui se passe sur mes terres ,
rentrez chez vous...

Notre père qui êtes aux cieux,
délivre-nous du mal,
je ne suis pas très fier
de garder en mémoire des regrets éternels,
j'aurais mieux fait de régler
cette histoire avant de parler au ciel,
on fait les malins, sans vraiment y croire,
on oublie l'essentiel,
se tenir la main,
se parler un soir,
se donner des nouvelles,
j'étais un homme et toi mon espoir,
avant de marcher seul,
si tu t'en vas,
j'en ferai mon devoir de tuer
ceux qui t'en veulent,
je suis en colère,
il ne faut pas m'en vouloir
si j'y pense encore tout seul.

4. Rose

Rose,
comme la vie
qu'on imagine
pour les filles,
bleu,
pour les garçons,
hématomes et glaçons,
rose,
pour les filles,
roses
qu'on oublie sans raisons,
bleues,
les nuits passées en ville,
bleues,
les peurs qu'on fait aux filles,
roses,
les fleurs qui s'éparpillent,
roses,
partout dans la maison,
bleu,
pour les garçons,
bleu,
comme l'encre des pardons,
rose,
pour les filles,
rose,
quand elles s'en vont,
bleu, pour les garçons,
bleu,
comme l'eau qu'ils font.

5.Equateur

Au saut du lit,
les mêmes envies que la veille,
les mêmes questions
sans une réponse au réveil,
varier les plaisirs,
filtrer les appels
qui nous gênent,
puisqu'il faut choisir,
choisir la plus belle,
au pied du mur,
Alice me donne des nouvelles,
Caroll Lewis,
qui lui en a fait voir des merveilles,
calmer les désirs,
puisque aucun
d'eux ne valait la peine,
puisqu'il faut mentir,
mentir de plus belle,

loin d'ici,
tout près de l'équateur,
pour un rêve
est-ce que tu m'accompagnes,
pour se perdre,
est-ce que toi, tu me gagnes ?

Au nom du ciel,
Marie me donne des nouvelles,
de l'homme qu'elle aime...
Ca semble poser un problème,
calmer la dérive,
les eaux du fleuve qui nous entrainent,
encore se trahir au chant d'une sirène,
calmer les désirs,
puisque aucun
d'eux ne valait la peine,
puisqu'il faut
mourir au chant des sirènes.

6. Week-end

Encore un week-end pourri,
le vendredi était déjà gris,
le samedi s'annonçait mal,
aussi,
le dimanche on n'a rien pu faire de mieux,
et c'est fini, (intérieur/jour)

encore un week-end pourri,
je change de pièce pour faire du bruit,
la télé visionne
sans envie,
les images qui remplacent les histoires
qui devraient faire nos vies,

encore un week-end pourri,
j'ai bu toute l'encre
pour écrire
tout ce qui se passe
dans ma glace,

encore un week-end pourri,
je sentais bien que j'étais mal parti,
prendre congé
mais rester devant cette télé qui chauffe
sans jamais me réchauffer,

encore un week-end pourri,
(extérieur/nuit)
j'aurais pu chercher dehors...
Chercher qui..
pour parler de quoi, encore ?
J'aurais pu chercher ailleurs...
Mais j'aurais pris sur moi
le même refrain de malheur,
encore un week-end pourri.

7. Nicolas

nicolas est sorti,
est sorti d'affaire,
" Nicolas est parti",
me dit l'infirmière,
une lettre sur son lit
et quelques affaires,
une photo, son amie,
un dessin sous un verre,
" prenez, c'est pour vous",
elle dit, "il en était très fier,
mais ne restez pas ici,
vous ne pouvezt plus rien faire".

J'ai marché sous la pluie
jusqu'à la verrière,
je suis resté seul, assis,
dernier destinataire,
d'une lettre à l'économie,
essentiels caractères,
quelques lignes ça suffit,
je retiens la dernière :

" Belle comme un coquillage
contre lequel
on ne se lasse pas
de poser une oreille attentive".

8. La lune

la brume sur un océan de terres froides,
les yeux de Marie s'allument,
flammes qui déchirent le ciel de ses larmes,
le jour se lève,
et j'allume la première blonde,
et se consument
les premières secondes,
et brûlent, brûlent
les épaves d'un rêve qui s'annule,
quand elle donne ses bras,
il y avait un homme qui longeait la lagune,
une fille qui suivait sous la lune,
la nuit éclaire le grand canal,
sous les étoiles,
j'allais si près d'elle qu'elle me souriait,
ses yeux de Chine me fascinaient,
il n'y avait rien pour m'arrêter,
l'homme s'est éloigné,
la lune éclaire une voiture italienne,
qui roule et nous mène à l'hotêl,
la lune des fous,
la lune est pleine,
comme une lune de miel,
la nuit efface l'avenir, le passé,
le présent peut bien nous consoler,
dans ce lit qui brûle à en crever,
et ne plus penser,
il y avait un homme perdu sur la lagune,
une fille qui décrochait la lune,
la lune éclaire le grand canal,
sous les étoiles,
j'allais, si près d'elle qu'elle me souriait,
ses yeux de Chine me fascinaient,
il n'y avait rien pour m'arrêter,
je veux la garder,
la lune se cache derrière un voile opaque,
le vent s'annonce,
les volets claquent,
la lune s'efface à la lumière
d'un jour en colère,
la pluie prépare un été en automne,
comme la voix de Marie qui s'étonne ,
et se voile de larmes amères,
bientôt le départ,
j'allais si près d'elle qu'elle me souriait,
ses yeux de Chine me fascinaient,
il n'y avait rien pour m'arrêter,
ne rien regretter.

09. Le centre du monde

Dans les dernières heures
je ne pouvais plus sourire,
j'ai quitté la route
avant de m'assoupir,
s'éloigner du feu
avant d'y revenir,
je lui ai pris la main
avant de m'endormir,

dans un vieux journal
j'ai lu mon avenir,
quelques signes étranges
qu'il pouvait pressentir,
" il se pourrait qu'elle s'en aille,
attendez-vous au pire",
même un vieux journal s'évertue à mentir,

...j'attends un appel,
une voix pour me rasssurer ,
pour trouver le sommeil
... j'attends un appel,
une voix que je reconnais,
descendue droit du ciel

le centre du monde
n'est plus à définir,
là où elle pose les pieds
je veux me répartir,
un costume trop large,
beaucoup trop d'étoffe,
pour un homme ordinaire
qui voulait la séduire,

briser les miroirs à trop réfléchir,
une allure dérisoire
il voudrait mieux en rire,
é liminer les doigts
qui m'éloignent de toi,
je ne voulais pas d'histoire,
il fallait en finir,

aux premières lueurs
j'ai cherché à te dire
que tu allais trop loin,
qu'il fallait revenir.
Eliminer d'un doigt
une vie comme un soupir,
je ne voulais pas d'histoire,
je n'ai plus rien à dire.

10. Nouvelles

Etre quelqu'un,
sans attendre autre chose,
que tu retiens
quand la nuit te dépose
au bord d'un lit,
si c'était le mien,

une bonne raison
d'être un peu mieux que bien,
à l'occasion,
il faudra que j'apprenne
à me laisser seul,
si tu y tiens,

la nuit,
tu viens vivre dans mon histoire
tant pis,
si j'ai tort le jour d'y croire,

baisser le ton,
il faut parler encore,
dis-moi un nom,
dis-le moi, mais moins fort,
les nouvelles se devinent sans effort,

baisser le son,
j'entends plus nos accords,
on est si loin,
mais tu t'éloignes encore,
les nouvelles se résument au point mort,

les mésaventures d'un moins que rien,
brûlent quand même comme un feu mal éteint,

ê tre quelqu'un
sans attendre autre chose,
que tu retiens
quand la nuit te dépose,
au bord d'un lit,
si c'était le mien.


11. Solitudes collectives

on se rassemble au moindre signe,
on envisage la moindre ligne,
comme si le ciel pouvait
ne faire qu'un seul corps
de nos deux efforts,

on ne vit plus nos différences,
celles qu'on aimait, nos attirances,
comme si le ciel donnait
si peu d'importance,
en toute innocence,

à nos solitudes collectives,

on s'est battu même le dimanche,
des balles perdues dans nos nuits blanches, comme si le ciel
voulait oublier le sens
de tous ces silences,

il faut tenir la permanence,
sourire, sauver les apparences,
comme si le ciel pouvait
accorder les voeux,
nous vivrons heureux,

dans nos habitudes collectives,
dans nos solitudes affectives,

et on se trouble pour une odeur,
une main qui passe et vous effleure,
comme si le ciel donnait
un peu de répit,
comme dans un sursis,

à nos solitudes collectives.