Courant d'air (2002)
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01. Je suis meilleur qu'on imagine
 02. Courant d'air
 03. L'école du rire
 04. Ici ou ailleurs  
05. Comptez sur moi 
06. Sans raisons particulières 
 07. Il faudra que je m'en souvienne
08. Nocturne
 09. A nous
 10. La nuit commence ici
11. La neige
  
  
  
  
  
  


Je suis meilleur qu' on imagine


Multiplier les étincelles
pour n'allumer qu'une pauvre flamme
un numéro superficiel
au chevet d'une bien jolie femme

doubler des camions
d'hydromel
pour se saôuler d'un verre d'eau sale
veilleur de nuit,
les mains au ciel
j'implore le dieu des visages pâles

je suis meilleur qu'on imagine
je pourrais très bien vous surprendre
essayer des trucs en cabine
faire une belle rentrée en septembre

je me prépare pour la soirée
méticuleux jusqu'au détail
je rêve à des feux de forêt
je me brûle sur un feu de paille

ses mains s'ennuient au bord du lit
rien à offrir et rien à prendre
la nuit froissée s'est refroidie
personne n'a soufflé sur les cendres


Courant d'air

Mes amygdales me font mal
quand
j'avale les nouvelles en silence

j'ai changé l'eau du bocal
l'animal
il lui faut de l'oxygène

comme le temps passe
courant d'air
j'attends que tu fasses ton tour
le temps passe
courant d'air
je t'aime comme
au premier jour

tu as fait preuve de trouvailles
en tout genre
un mot doux pour une pagaille
juste, c'est juste un regard
é phémère
un regard
une eau pure qui s'évapore

une odeur d'huiles essentielles
sur la peau
je respire et tout s'efface
à nouveau


L'école du rire

A l'école du rire
j'ai triché pour vous plaire
quelqu'un de plus drôle
quelqu'un m'a dénoncé

je suis parti en vrille
j'ai manqué de matière
je suis parti en vrille
j'ai manqué de lumière

à l'école des fous
je pense à vous

à l'école du cœur
vous étiez la première
je n'étais pas à l'heure
quelqu'un m'a remplacé

à l'école des fous
je pense à vous

je vous ai vu sourire
au pire, rire de moi

à l'école des cons
j'ai fait un malheur
je donnais des leçons
les lois du bonheur

je suis parti en vrille
un peu trop de matière
je suis parti en vrille
j'ai manqué de lumière


Ici ou ailleurs

Ici ou ailleurs
quelle drôle d'idée
c'est du pareil au même

on est tous voleur
de cartes postales
de jours meilleurs

dormez sur vos deux oreilles
laissez vous aller
c'est peut-être à côté
au fond de nous
on manque de tout
alors, au dehors,
on cherche encore
on ne tient plus en place
on cherche encore

ici ou ailleurs
c'est la foire aux affaires
les deux nous font la paire

ici ou ailleurs
on écrit des mots tendres
on voudrait les entendre

on a dansé la nuit du baptême
jusqu'à l'aube,
un dimanche en famille
les enfants ont veillé
un peu tard
lequel d'entre eux
reste à l'écart
lequel d'entre eux
rêve au départ

ici ou ailleurs
on se fait à l'idée
qu'on devrait s'en aller

ici ou ailleurs
on veut du soleil
on veut de la sueur

ici ou ailleurs


Comptez sur moi

Famille, au bord à bord
sans se toucher,
un garde fou
nous rappelle
qu' on a souvent tort
de s' emballer

Famille, tenez vous bien
j' ai un bolide
un anticorps
si je vois le bout de la rue
c' est déjà loin

comptez sur moi

Famille, tu t' en souviens
des coups de tête
des coups de main
si tu mens, je vais en enfer
on en revient

Famille, aux premières loges
des invités un peu retors
je sais, j'ai cassé quelques plats
j'y pense encore

comptez sur moi

j'ai dit
ou j'ai pensé,
pensé bien fort
que je t'aimais
et j'attends plus
qu' il soit trop tard
c' est décidé

Famille, tenez vous bien
j'ai un bolide
un anticorps
si j'ai vu le bout de la rue
je n'oublie rien

comptez sur moi


Sans raison particulière

Sans raison particulière
je suis descendu dans la rue
frappé par un éclat de lumière
les jours meilleurs
sont les bienvenus
de l'alcool dans le fond
d'un verre
décidément l'hiver
s'est mal tenu
sorti du fond de ma tanière
les voisins ne me reconnaissent plus
la fluidité des saisons graves
la pluie nous rappelle par ici
que l'eau par vagues successives
lave les pierres, l'hiver aussi
de l'humanité dans toute chose
du Tabasco dans tous les plats
la radio nous annonce des jours plus roses
bientôt tu me prendras par le bras

toi et moi

sans raison particulière
je pense encore à nous
aujourd'hui
je prends la vie comme
elle va
il n'y a pas de surprise
avant la nuit
la nuit, c'est encore
pour toi
demain, nous serons chez
nous
mon inconnue familière
n'attendre que ça,
le reste on s'en fout

toi et moi

sans raison particulière
mes semaines finissaient
toujours mal
une année passée
en quarantaine
n'a pas suffi
à tuer l'animal
la nuit, c'est toujours pour
toi
demain, nous serons chez
nous
mon inconnue familière
n'attendre que ça,
le reste on s'en fout

toi et moi


Il faudra que je m'en souvienne

Premiers emois,
premières chaleurs
premiers désirs ascensionnels
premiers essais,
premieres peurs

Il faudra que je m'en souvienne

comment retrouver
le mélange
qui enflammait nos cœurs
fébriles
nos révolutions immobiles

Il faudra que je m'en souvienne

combien de jours sans
vacances
a profiter d'une éclaircie

nos regards
pour commencer

nous n'étions pas très
raisonnables
combien de temps
passé dehors
si c'est écrit dans ton
journal

il faudra que je m'en souvienne

toujours partants
pour la débauche
de sentiments qui nous
dépassent
comme des records
encore à battre

il faudra que je m'en souvienne

combien de voyage
à l'étranger
vous auriez dû me consulter
j'ai pourtant des notions d'anglais

il faudra que je m'en souvienne

de lettres en images,
en souvenirs
des bouts de ficelles
dans mes tiroirs
au bout desquelles
ma vie s'étire

Il faudra que je m'en souvienne


Nocturne

on est seul
seuls au monde
dans la foule
formidable
la formule à l'envers
ç a donne quoi, on s'y perd
on a joué
sur le comptoir
la lumière
sur les verres
la fumée
entre les doigts
on s'appelle sans raison
on tutoie le patron
qui nous laisse sur le trottoir
comment écrit-on trottoir?
un danseur nous dépasse
je m'amuse comme un fou
j'ai du temps devant moi
et vous
qu'avez-vous sur vous ?

du génie
dans vos pas

la voiture
est en panne
elle a dormi sous la pluie
je m'adresse aux taxis
qui m'évitent à tout prix
bien parti pour troubler le
sommeil de cette ville
on s'adonne aux plaisirs
des éspèces protégées
en milieu naturel
on s'isole
et puis non,
retournons dans la foule
comme le jour qui revient
j'ai du temps devant moi
et vous
qu'avez-vous sur vous ?
du génie
dans vos pas


A nous

Une aire de repos
à faire des envieux
une grande surface
de la place pour deux

une aire de jeu
un peu à l'écart
on prend du retard
on se voit si peu

chacun fait de son mieux
un jour ou l'autre,
un jour heureux
chacun son tour,
c'est à nous

les courants violents
de nos chasses au trésor
suivent les mauvais vents
et nous poussent encore
on fera des merveilles
le bas côté
c'est moins fréquenté
je surveille

La nuit commence ici

Le souvenir d'un ordinaire
à la première bouffée de chlore
au grand bassin je brasse de l'air
si je t'attrape, je t'adore

les calligraphies verticales
des néons le long des vitrines
un avion entre deux escales
c'était beau du haut des collines

la nuit commence ici

fermer la porte d'une usine
perdre les hommes dans la nature
retrouver le gôut des combines
rester poli, raser les murs

en laissant filer le soleil
le soir envelopper les collines
s'éteindre au loin l'eau des piscines
on s'est perdu en plein sommeil

la nuit commence ici

la pluie peut tomber en rafales
anéantir les âmes en peine
il fait déjà chaud dans la salle
toute la ville est montée sur scène

la nuit commence ici


La neige

17 heures et des poussières
à en croire la lumière
d'un ciel blanc
comme une étoile
découpé par de la pierre
je la sent au delà des remparts
attendez de voir la neige
vous ne serez pas déçu

je vais au bout de la terre
c'est ma seule limite
j'ai mon mauvais caractère
et ma mauvaise conduite
je m'éloigne des remparts
il va me manquer la neige
vous ne serez jamais perdus

les verdures municipales
rechauffées sous la serre
à l'abri des gelées matinales
comme les jardins
du bord de mer
isolés par les remparts
ne laissez pas passer la neige
descendez dans la rue

n'oublie pas de changer
l'heure
de l'automne à l'hiver
la ville a perdu ses couleurs


à l'ombre des murailles
tu vois les traces
sur les remparts
premiers pas dans la neige
je suis déjà revenu